Fioretti juillet 2017

"Demandons-nous si nous sommes des chrétiens de salon, qui bavardent sur la manière dont vont les choses dans l’Église et dans le monde, ou plutôt des apôtres en chemin, qui confessent Jésus par la vie parce qu’ils l’ont dans le cœur" : une bonne question pour ces mois d'été !

Le Royaume de Dieu n’est pas mis à disposition sur un plateau d’argent

Angelus du 30 juillet 2017 :

« Le Royaume de Dieu est offert à tous, c’est un don, c’est un cadeau, c’est une grâce. Mais il n’est pas mis à disposition sur un plateau d’argent, il exige un dynamisme : il s’agit de chercher, de marcher, de se donner de la peine.

L’attitude de la recherche est la condition essentielle pour trouver ; il faut que le cœur brûle du désir de rejoindre le bien précieux, c’est-à-dire le Royaume de Dieu qui se fait présent dans la personne de Jésus. C’est Lui le trésor caché, c’est Lui la perle de grande valeur. Il est la découverte fondamentale, qui peut donner un tournant décisif à notre vie, en la remplissant de sens. »

Une Église qui ne craint pas de se salir les mains en lavant le linge sale de ses enfants

Angelus du 23 juillet 2017 :

« En ce monde le bien et le mal sont tellement entremêlés qu’il est impossible de les séparer et d’extirper tout le mal. Seul Dieu peut faire cela, et il le fera au jugement final. Avec ses ambiguïtés et son caractère composite, la situation présente est le champ de la liberté des chrétiens, où s’accomplit le difficile exercice du discernement.

Il s’agit donc de joindre, avec une grande confiance en Dieu et dans sa providence, deux attitudes apparemment contradictoires : la décision et la patience. La décision est celle de vouloir être bon grain – nous le voulons tous – de toutes ses forces, et donc de prendre ses distances par rapport au malin et à ses séductions. La patience signifie préférer une Église qui soit levain dans la pâte, qui ne craigne pas de se salir les mains en lavant le linge sale de ses enfants, plutôt qu’une Église de ‘purs’, qui prétende juger avant le bon moment de qui demeure dans le Royaume de Dieu et qui n’y demeure pas. »

La parole de Dieu n’est pas une cage ou un piège, mais une graine qui peut porter du fruit

Angelus du 16 juillet 2017 :

« Dans la parabole du semeur (cf. Mt 13,1-23), le semeur c’est Jésus. Notons que, par cette image, il se présente comme quelqu’un qui ne s’impose pas, mais se propose ; il nous ne nous attire pas en nous conquérant mais en se donnant ; il jette la semence. Il répand avec patience et générosité sa Parole, qui n’est pas une cage ou un piège, mais une graine qui peut porter du fruit. De quelle façon peut-elle porter du fruit ? Si nous l’accueillons.

C’est pourquoi la parabole nous concerne surtout nous : elle parle en effet du terrain plus que du semeur. Jésus réalise, pour ainsi dire, une ‘radiographie spirituelle’ de notre cœur, qui est le terrain sur lequel tombe la graine de la Parole. Notre cœur, comme un terrain, peut être bon et alors la parole porte du fruit, et beaucoup, mais il peut être aussi dur, imperméable. Cela arrive quand nous entendons la Parole, mais elle rebondit sur nous, comme sur une route. Elle n’entre pas. »

Des chrétiens de salon ?

« Messe de saint Pierre et saint Paul, 29 juin 2017 :

Demandons-nous si nous sommes des chrétiens de salon, qui bavardent sur la manière dont vont les choses dans l’Église et dans le monde, ou plutôt des apôtres en chemin, qui confessent Jésus par la vie parce qu’ils l’ont dans le cœur. Celui qui confesse Jésus sait qu’il est tenu non seulement de donner son opinion mais de donner la vie ; il sait qu’il ne peut pas croire de manière tiède mais qu’il est appelé à ‘brûler’ d’amour ; il sait que dans la vie il ne peut ‘se laisser vivre’ ou s’installer dans le bien-être, mais qu’il doit risquer d’avancer au large, renouvelant chaque jour le don de soi. Celui qui confesse Jésus fait comme Pierre et Paul : il le suit jusqu’à la fin ; non jusqu’à un certain point, mais jusqu’à la fin, et il le suit sur son chemin, non pas sur nos chemins. Son chemin est le chemin de la vie nouvelle, de la joie et de la résurrection, le chemin qui passe aussi par la croix et par les persécutions. »

Les chrétiens ne doivent pas être des vendeurs de fumée

Audience générale du 28 juin 2017 :

« Il y a au milieu de nous Quelqu’un qui est plus fort que le mal, plus fort que les mafias, que les intrigues obscures de ceux qui font du profit sur la peau des désespérés, de ceux qui écrasent les autres avec arrogance… Quelqu’un qui écoute depuis toujours la voix du sang d’Abel qui crie de la terre.

Les chrétiens doivent donc toujours se faire trouver sur ‘l’autre versant’ du monde, celui choisi par Dieu : non pas persécuteurs, mais persécutés ; non pas arrogants, mais doux ; non pas vendeurs de fumée, mais soumis à la vérité ; non pas imposteurs, mais honnêtes.

Cette fidélité au style de Jésus – qui est un style d’espérance – jusqu’à la mort, sera appelée par les premiers chrétiens d’un très beau nom : ‘martyre’, qui signifie « témoignage ». Il y avait beaucoup d’autres possibilités offertes par le vocabulaire : on pouvait l’appeler héroïsme, abnégation, sacrifice de soi. Et au contraire, les chrétiens de la première heure l’ont appelé d’un nom qui a le parfum du disciple. Les martyrs ne vivent pas pour eux-mêmes, ne combattent pas pour affirmer leurs idées et acceptent de devoir mourir seulement par fidélité à l’Évangile. Le martyre n’est même pas l’idéal suprême de la vie chrétienne parce qu’au-dessus de lui il y a la charité, c’est-à-dire l’amour de Dieu et du prochain. L’apôtre Paul le dit très bien dans l’hymne à la charité : ‘J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne me sert à rien’ (1 Cor 13,3). L’idée que ceux qui font des attentats-suicides puissent être appelés des ‘martyrs’ répugne aux chrétiens : il n’y a rien dans leur fin qui puisse être rapproché de l’attitude des fils de Dieu. »